
Bienvenue au pays des géants! Ceci est le plus insecte du Québec et peut-être le plus gros papillon de nuit d'Amérique du Nord. C'est le cécropia, membre de la famille des saturnidés. Des spécimens mesurant jusqu'à 160 mm ont été recensés, mais ceux du Québec mesurent habituellement entre 110 et 150 mm.
Il peut voler de mai à juillet selon l'endroit, mais seulement pour une période d'une semaine. Cela s'explique par le fait que l'adulte ne se nourrit pas; sa trompe étant trop courte. Il doit vivre sur les réserves de la chenille. Sa courte vie ne sert donc qu'à une chose: la reproduction. Durant la nuit, la femelle vierge produit des phéromones que le mâle capte avec ses grosses antennes plumeuses. C'est d'ailleurs avec ces organes sensoriels qu'on peut déterminer le sexe d'un individu. Une fois que le mâle a détecté les effluves de la femelle, ce qu'il peut faire jusqu'à 10 km de distances, il se dirige vers elle grâce à l'odeur. L'accouplement se déroule ensuite. Il peut durer de dix minutes à la nuit entière.
Je vais maintenant faire quelque chose que je n'ai pas fais depuis longtemps lorsque j'écris mes articles, je vous mets un lien. Ce site a trop de photos de tous les stades pour le laisser de côté.
http://www.wormspit.com/cecropia.htmLes chenilles se nourrissent de plusieurs espèces de feuillus, on dit qu'elles sont polyphage. Parmi ceux-ci, on put citer l'érable (du Manitoba, à sucre), qui semble préféré des autres, ainsi que les aulnes, les cornouillers, les pruniers, les frênes, les ormes, les pommiers, les cerisiers, les groseilliers, les sureaux, les lilas, les bouleaux, les chênes blancs, les saules, les noyers, les hêtres et les peupliers.
Les chenilles feront généralement leur cocon dans l'arbre où elles sont nées. L'hiver venue, vous pourrez chercher dans les feuillus pour tenter de repérer les gros cocons bruns. Par contre, des chenilles s'égarent parfois et se retrouvent dans d'autres arbres, comme le cocon que j'ai trouvé dans un mélèze.
L'espèce vit à l'est des Rocheuses. Elle se trouve dans toutes les provinces canadiennes sauf la Colombie-Britannique et Terre-Neuve. Aux États-Unis, l'espèce se retrouve au sud jusqu'en
Floride ainsi qu'au Mexique.
Au Québec, c'est une espèce assez commune dans le sud-ouest. Elle vit au sud de la Baie-James, mais on a remarqué son absence du Lac-St-Jean. Ce papillon n'est pas déranger par la pollution. En effet, il a été retrouvé à Montréal, sur les cheminés d'une raffinerie de pétrole et des cocons ont été trouvé près de la basilique Notre-Dame, au centre-ville.
Le nom cécropia vient de Cérop, qui était un roi mythique de l'Attique, en Grèce. Quant à lui, le mot saturnidé provient de Saturne, la planète. Les ocelles présentent sur les ailes des lépidoptères de cette famille rappelant les anneaux de l'astre.
Ces taches sont utiles au cécropia pour sa défense. Il expose ses ailes de façon à bien faire paraître ces faux-yeux ornant ces ailes postérieures et s'agite de manière rythmique et saccadée. Ça a pour but d'effrayer les éventuels prédateurs.
Mes propres spécimens sont de petites tailles (10.5; 11; 11.6). Ça peut s'expliquer par le fait que je suis assez au nord (Charlesbourg, Pont-Rouge) comparativement aux spécimens de Montréal. Peut-être aussi que l'angle auquel je monte les ailes de mes papillons fausse les mesures d'envergure. J'ai trouvé le cocon du plus gros à Charlesbourg, il a éclos le 14 VI 2008. Les deux autres ont été capturé à mon piège lumineux, dans la sablière de Pont-Rouge, les 17 et 23 juin 2009. Ce sont tous des mâles.
Fred