29 janvier 2011

Carabus nemoralis


Bonjour,

En écrivant cette chronique, j’ai appris un nouveau mot : synanthropie! Ce terme s’applique aux poux, aux blattes, aux pigeons et aux rats, mais aussi au principal sujet de cette chronique, Carabus nemoralis. Ça signifie qu’il existe une relation étroite entre l’homme et ces animaux. En effet, le très commun carabe bronzé, ou carabe des bois pour les Européens, vit presque essentiellement en ville et dans les alentours. Certains auteurs sur Internet le qualifient même d’extrêmement synanthrope! Cet insecte apprécie particulièrement les terres cultivées, les parcs, les jardins et les boisés. Il se retrouve sous les feuilles mortes, les roches et l’écorce des arbres ainsi que les souches et les mousses. Par contre, en Europe, on le retrouve dans les forêts éloignées et les montagnes, jusqu’à 2000 mètres d’altitude.

Ce coléoptère est d’origine européenne. Il se rencontre dans le centre et le nord de l’Europe, du nord de l’Espagne jusqu’à Moscou, ainsi que sur certaines îles dont l’Irlande où il est commun. En Amérique, on le retrouve dans toutes les provinces canadiennes, sauf le Manitoba. Cela s’explique par le fait qu’il a été introduit en Amérique, sur les deux côtes, et qu’il progresse lentement à l’intérieur des terres. À l’ouest, il vit des Îles de la Reine Charlotte dans l’océan Pacifique jusqu’au sud en Californie et au Nevada et à l’est en Alberta, au Montana et en Idaho. De notre côté du continent, on le trouve à Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse, au Québec, dans le sud de l’Ontario et dans le nord des États-Unis jusqu’en Virginie. Au Québec, il est absent au nord de Chicoutimi, mais il côtoie les chevreuils d’Anticosti.

Ce carabe est aussi considéré comme un animal bénéfique pour l’homme. En effet, il se nourrit, de vers, de limaces, de chenilles et d’escargots. Son régime comporte, entre autres, le dévastateur Deroceras reticulatum, une limace très néfaste pour l’agriculture et l’horticulture, dont notre ami le carabe mange les œufs et les juvéniles.
D’ailleurs, les larves sont aussi prédatrices et adoptent le même menu que leurs parents. Lorsqu’elles capturent une pauvre bête, celle-ci se retrouve sous terre pour être dégustée.

Cet insecte de la sous-famille des Carabinae et du sous-genre Archicarabus, a été décrit par Mueller en 1764. Au Québec, il est actif d’avril à octobre, mais apparaitrait dès février plus au sud. Il passe l’hiver sous sa forme adulte.

Ces insectes ont été introduits accidentellement en Amérique, par les bateaux transportant du minerai de fer de l’Amérique du Nord à l’Europe. En effet, les bateaux marchands remplissaient leurs calles de roches et de débris des côtes européennes afin de faire du poids pour le voyage de retour en Amérique. Les carabes se trouvaient dans ce lest. C’est sûrement pourquoi l’introduction a eu lieu sur les deux côtes du continent. La première mention nord-américaine de Carabus nemoralis a été publiée en 1892 par George Horn. Il rapportait la capture d’individus au Nouveau-Brunswick en 1890. L’espèce avait aussi été rapportée par Lindroth en 1870, mais ce serait une erreur.

Bibliographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carabe_des_bois
http://en.wikipedia.org/wiki/Carabus_nemoralis
http://www.lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?f=107&t=3272
http://www.museums.ualberta.ca/dig/search/ent/searching_species_details.php?s=1424
http://bugguide.net/node/view/13702
http://www.habitas.org.uk/groundbeetles/species.asp?item=7137
http://www.cartage.org.lb/fr/themes/sciences/zoologie/divanimaux/Arthropodes/insects/Col%E9opt%E8res/carabus-nemoralis.htm
• Les Insectes du Québec, Yves Dubuc, Broquet, 2007
• Field Guide to Insects and Spiders of North America, Arthur V. Evans, Sterling Publishing Co., 2007
• Bugs of Ontario, John Acorn & Ian Sheldon, Lone Pine Publishing, 2003

Remerciements :
Un grand merci à Serge Laplante et Yves Bousquet pour m’avoir fourni des informations super intéressantes quant à l’introduction de cet insecte. Merci aussi à Jean-Denis Brisson.
Fred

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